Une nouvelle étude, publiée dans PLOS Biology, remet en question le rôle direct de la dopamine dans l’analgésie placebo et les attentes positives liées à un traitement.
Dirigée par Ulrike Bingel de l’hôpital universitaire d’Essen, cette étude explore l’influence de la dopamine sur la perception de la douleur chez des volontaires sains.Bien qu’on ait longtemps supposé que les mécanismes de récompense basés sur la dopamine jouent un rôle clé dans l’effet placebo, cette recherche apporte des preuves contraires.
Bingel et son équipe ont mené un essai contrôlé sur 168 volontaires, utilisant trois types de substances : un antagoniste de la dopamine (sulpiride), un précurseur de la dopamine (L-dopa) et un placebo.
Contrairement aux attentes, la modulation des niveaux de dopamine n’a pas influencé la formation des attentes de traitement ni l’intensité de l’analgésie placebo, testée un jour après le conditionnement et disparue après huit jours.Ces résultats suggèrent que la dopamine n’est pas essentielle à l’effet placebo sur la douleur, bien que son rôle dans le traitement des récompenses et la motivation pourrait interagir avec la perception de la douleur.
Cela souligne l’importance d’une approche plus nuancée pour comprendre la neurobiologie derrière l’analgésie placebo, particulièrement dans son interaction entre cognition, neurochimie et résultats thérapeutiques.Les chercheurs soulignent l’importance d’approfondir les recherches sur les mécanismes neurochimiques de l’effet placebo pour mieux l’exploiter à des fins thérapeutiques.
Il est essentiel de continuer à explorer le rôle complexe de la dopamine dans la modulation de la douleur pour optimiser les traitements, en prenant en compte les interactions entre neurotransmission et expérience de la douleur.En résumé, cette étude apporte un éclairage nouveau sur l’analgésie placebo, tout en mettant en avant la nécessité de revoir la place exacte de la dopamine dans la réponse au traitement de la douleur.