Alors qu’Emmanuel Macron a évoqué cette semaine la nécessité de « regarder en face les blessures du passé » et d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations franco-haïtiennes, une question historique refait surface : où est passé l’argent de la “dette de l’indépendance” imposée à Haïti en 1825 par la France ?
Une dette pour “acheter” sa liberté
Après avoir arraché son indépendance au prix d’une guerre sanglante contre l’armée napoléonienne, Haïti fut contraint par le roi Charles X à verser 150 millions de francs-or à la France — une somme colossale à l’époque — en échange de la reconnaissance de sa souveraineté.
Ce montant fut réduit à 90 millions, mais le mal était fait.N’ayant pas les ressources suffisantes, Haïti fut contraint de contracter des emprunts auprès de banques françaises, créant une spirale d’endettement dont elle mettra plus d’un siècle à sortir.
Une redistribution aux élites françaises
Mais à qui cet argent a-t-il profité ? Selon les historiens, l’essentiel de cette somme a été redistribué aux anciens colons français de Saint-Domingue — anciens esclavagistes et propriétaires de plantations — en guise de compensation pour la « perte » de leurs biens, y compris les personnes esclavisées.
Les principaux bénéficiaires furent donc :
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Des familles nobles et bourgeoises, issues de la métropole, anciennement installées aux Antilles.
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Des banquiers et financiers parisiens, qui ont profité des intérêts sur les emprunts haïtiens.
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Et plus largement, une France post-napoléonienne en crise, qui a vu dans cette indemnisation un moyen de stabiliser son économie.
Un lourd tribut pour Haïti
Le coût pour Haïti fut vertigineux.
À certains moments, jusqu’à 80 % du budget national était dédié au remboursement de cette dette, freinant tout développement structurel.
Routes, écoles, hôpitaux ? Sacrifiés sur l’autel de la reconnaissance internationale.La dette, qui a officiellement été remboursée au début du XXe siècle, a laissé des traces profondes : sous-développement, instabilité économique, et dépendance structurelle.
Vers une reconnaissance, voire des réparations ?
Dans son discours, Emmanuel Macron n’a pas évoqué explicitement la dette haïtienne, mais a appelé à « une mémoire partagée » et à « des gestes de réparation symboliques et concrets ».
Reste à voir si cela ouvrira la voie à des discussions plus directes sur cette dette historique qui a enrichi la France au détriment d’Haïti.L’heure est-elle venue de réparer une injustice vieille de 200 ans ?
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