Les chercheurs ont découvert que, bien que l’intensification agricole soit souvent pointée du doigt comme principal facteur, le problème est en réalité beaucoup plus complexe et multidimensionnel.
En effet, l’étude intitulée « La méta-synthèse révèle des interconnexions parmi les moteurs apparents de la perte de biodiversité des insectes » et publiée dans la revue Bioscience, a mis en lumière un réseau dense de plus de 3 000 interactions potentielles influençant la biodiversité insectile, allant de l’urbanisation à l’apiculture, en passant par les modifications climatiques et l’utilisation de pesticides.L’équipe de recherche, dirigée par le chercheur postdoctoral Christopher Halsch, a examiné plus de 175 articles scientifiques, couvrant au-delà de 500 hypothèses différentes concernant le déclin des insectes.
Cette analyse massive a révélé que, si l’agriculture intensive reste le facteur le plus cité en raison de ses pratiques telles que le changement d’utilisation des terres et l’emploi d’insecticides, d’autres facteurs sous-jacents et moins étudiés jouent également un rôle considérable.
Par exemple, les effets du changement climatique, tels que les extrêmes climatiques ou les incendies, interagissent avec d’autres éléments pour influencer négativement les populations d’insectes.
En outre, des aspects tels que les perturbations humaines et même les effets de la guerre ne sont pas suffisamment explorés, laissant une grande partie de la littérature concentrée uniquement sur quelques grands facteurs de stress plutôt que de s’attaquer aux mécanismes plus spécifiques et potentiellement tout aussi importants.Cette recherche met en lumière la nécessité d’adopter une approche beaucoup plus holistique et interconnectée dans les études de conservation des insectes, en s’éloignant d’une focalisation excessive sur certains insectes populaires comme les abeilles et les papillons.
En effet, bien que ces derniers soient essentiels pour des processus écologiques comme la pollinisation, leur prédominance dans les recherches risque de négliger les besoins de conservation d’une vaste majorité d’autres espèces d’insectes, potentiellement moins charismatiques mais tout aussi cruciales pour la biodiversité.
Les chercheurs insistent sur le fait que sans une prise de conscience et une adaptation des efforts de recherche et de conservation, beaucoup d’autres espèces d’insectes pourraient souffrir de négligence, exacerbant le problème global du déclin des insectes.