Célébrée chaque 25 avril à l’occasion de la Journée internationale de l’ADN, cette floraison scientifique a marqué la fin d’un projet ambitieux d’une décennie consacrée au séquençage de l’ADN de ce symbole floral de Hong Kong.
Publiée dans Gigascience et dirigée par des scientifiques de l’Université chinoise de Hong Kong (CUHK), l’étude a réussi à cartographier complètement le génome de la Bauhinia, d’un bout à l’autre de ses chromosomes, mettant en lumière une structure génomique jusque-là mystérieuse et fascinante.
Arborant ce motif floral tant sur le drapeau que sur les billets de banque de Hong Kong, l’oiseau Bauhinia, découvert accidentellement par le horticulteur français Jean-Marie Delavay dans les années 1880, a toujours été une énigme pour les botanistes et les généticiens, notamment en raison de sa stérilité nécessitant une propagation par bouturage.Au cœur de cette recherche, les scientifiques ont exploré l’origine hybride potentielle de la Bauhinia, suspectée d’être issue d’un croisement entre Bauhinia purpurea et Bauhinia variegata.
Le projet, financé par la communauté et visant à démystifier ce mystère botanique, s’est échelonné sur plusieurs années.
Lancé en 2015 après une collecte de fonds réussie, il a permis de séquencer les transcriptomes de trois espèces clés, ouvrant la voie à de nouvelles révélations génomiques.
L’utilisation combinée de technologies de séquençage de deuxième et de troisième génération a facilité l’assemblage des premiers génomes complets, apportant un nouvel éclairage sur les interactions génétiques des deux espèces parentales supposées et leur progéniture hybride.
L’assemblage final a non seulement confirmé l’hybridation, mais a aussi permis de déterminer précisément les parents de l’espèce: B. variegata et B. purpurea, séparés à l’origine par quelque 13,4 millions d’années d’évolution.Ce projet remarquable ne s’est pas contenté de jeter une lumière sur les origines biologiques de la Bauhinia, mais a également dynamisé la communauté scientifique et éducative de Hong Kong autour de la génomique.
Scott Edmunds, co-fondateur du projet, exprime sa satisfaction quant à la mission accomplie, marquant une avancée significative dans la compréhension des mécanismes génétiques qui régulent les traits distinctifs de l’hybride, comme la couleur de ses fleurs et sa floraison prolongée.
Ce projet non seulement met en évidence les potentialités de la science communautaire dans les avancées génomiques, mais sert également de modèle pour l’étude d’autres espèces hybrides à travers le monde.