Les chercheurs de l’Université de Bangor, sous la conduite du Dr Benjamin Jarrett, ont récemment éclairci le rôle crucial de l’environnement dans le processus d’évolution et la formation de nouvelles espèces.
Leur étude, publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution, examine les dynamiques qui se produisent lorsque deux populations d’une même espèce évoluent dans des environnements distincts.
Les scientifiques se sont interrogés sur la probabilité pour ces populations de se mélanger génétiquement, c’est-à-dire de se reproduire, par rapport à celles évoluant dans des conditions similaires.
Leurs résultats montrent qu’une divergence environnementale intensifie l’isolement reproductif, un phénomène essentiel dans la spéciation, qui est le processus par lequel de nouvelles espèces émergent au fil du temps.Plus précisément, l’étude démontre que les différences dans les conditions environnementales peuvent favoriser l’accumulation de distinctions génétiques au sein des populations séparées.
Elles sont moins susceptibles d’hybrider si elles ont évolué dans des milieux contrastés, grâce à la plasticité, qui désigne la capacité d’un organisme à s’ajuster morphologiquement et physiologiquement aux variations de son environnement.
Par conséquent, lorsque des populations ayant suivi des chemins évolutifs divergents se retrouvent, elles ne s’accoupleront pas nécessairement, ce qui soutient l’idée que l’isolement reproductif peut effectivement accélérer l’apparition de nouvelles espèces.
En compilant des données issues de 34 études différentes, les chercheurs ont pu établir que cet isolement reproductif est renforcé par la sélection divergente dans divers groupes d’organismes, allant des insectes aux poissons, démontrant ainsi que ce phénomène est général et transespèces.