Le drame acclamé par la critique sur Netflix, intitulé "Adolescence", met en exergue la culture et les idées des incels, ou "célibataires involontaires".
Cette sous-culture, qui se retrouve principalement sur des plateformes en ligne, se compose de personnes, souvent des hommes hétérosexuels, qui se définissent comme étant dans l’incapacité de nouer des relations amoureuses ou sexuelles.
Leur sentiment d’échec est en grande partie alimenté par des perceptions négatives d’eux-mêmes et par la société dans son ensemble.
Les chercheurs de l’Université McGill, en analysant les discussions sur les forums incels, ont mis en lumière des attitudes préoccupantes concernant la participation au marché du travail parmi ces jeunes hommes.
Leur étude, publiée dans la revue Gender, Work & Organization, révèle que beaucoup d’incels ne s’engagent pas dans des emplois ou des études, non seulement en raison de problèmes de santé mentale, mais également à cause de croyances ancrées qui sont souvent renforcées par l’environnement social de ces forums.En effet, un pourcentage alarmant d’incels, allant jusqu’à 30%, se classe dans la catégorie NEET (ni en emploi, ni en éducation, ni en formation).
Cette réalité a conduit les chercheurs à analyser plus de 1 200 commentaires issus de 171 discussions sur un forum incel populaire.
Les résultats montrent que le statut d’emploi est utilisé comme un indicateur de l’engagement à l’identité d’incel.
Ceux qui cherchent à améliorer leur situation en intégrant le marché du travail sont souvent stigmatisés et traités de "fakecels".
Cette dynamique crée une pression entre pairs qui valorise le chômage comme une sorte d’insigne d’honneur, détournant ainsi l’attention des véritables défis économiques et sociaux auxquels ces individus sont confrontés.
Pour remédier à cette situation, les chercheurs plaident pour une approche intégrée visant à sensibiliser, former et soutenir ces jeunes hommes, en abordant également les problèmes de santé mentale qui peuvent sous-tendre leur état.
Une transformation profonde ne pourra se réaliser qu’en déconstruisant les stéréotypes nocifs liés à la masculinité et en favorisant leur réintégration dans la société.