Devenir donneur d’organes : un processus facilité face à une demande croissante
Aujourd’hui, s’engager en tant que donneur d’organes est devenu remarquablement accessible.
Les citoyens peuvent s’inscrire facilement en ligne lors du renouvellement de leur permis de conduire, et, pour les utilisateurs d’iPhone, une application dédiée simplifie encore plus cette démarche.
Cependant, la réalité est alarmante : les personnes dans le besoin de transplantations continuent d’augmenter, bien plus que les organes offerts.
Aux États-Unis, une nouvelle demande est ajoutée à la liste d’attente toutes les huit minutes, et chaque jour, pas moins de 17 patients perdent la vie en attendant de recevoir une greffe indispensable.Une étude menée par Simon F.
Haeder, analyste en politiques de santé à l’Université Texas A&M, révèle des préoccupations sur la perception des bénéficiaires de greffes.
Les chercheurs ont cherché à déterminer si certains critères, tels que les raisons d’un besoin en transplantation, ainsi que la race ou l’ethnicité des patients, influencent la perception publique et le mérite perçu des candidats.
Étant donné que la recherche sur ce sujet est limitée et souvent ciblée sur des aspects très spécifiques, cette étude se distingue par sa portée.
Elle s’intéresse, par exemple, aux insuffisances d’organes liées à des blessures professionnelles, comme l’exposition à la poussière de charbon, ainsi qu’aux problèmes de santé mentale, tels que l’alcoolisme.Pour réaliser leur étude, Haeder et un collègue ont interrogé 4 177 adultes américains entre mars et avril 2022.
Les participants ont été exposés à divers scénarios dans lesquels des individus avaient des histoires de vie distinctes, ainsi que des noms indiquant leur origine raciale ou ethnique.
Par exemple, un scénario présentait un patient souffrant d’une maladie génétique ayant endommagé ses reins, tandis qu’un autre décrivait un mineur atteint d’une maladie pulmonaire due à des conditions de travail.
Les réponses recueillies offrent un aperçu fascinant des croyances et des préjugés associés aux bénéficiaires potentiels de greffes.L’analyse des réponses montre que les citoyens ont tendance à évaluer la légitimité des candidats en fonction de leur situation personnelle plutôt que de leur background ethnique.
Les participants ont manifesté une préférence marquée pour les patients atteints de maladies pulmonaires noires par rapport à ceux souffrant d’alcoolisme, qui ont été perçus comme moins méritants, révélant ainsi une stigmatisation persistante.
Cette dynamique soulève des questions importantes concernant l’inclusion des attitudes publiques dans les décisions d’allocation des organes.
Même si aligner ces décisions sur les sentiments du public pourrait encourager davantage de dons, la gestion des organes reste un enjeu critique qui nécessite des règles strictes et un équilibre délicat.Les résultats de cette recherche pourraient avoir des implications considérables sur la manière dont nous comprenons et abordons la pénurie d’organes, tout en ouvrant la voie à des stratégies novatrices pour augmenter le nombre de donneurs et répondre aux besoins grandissants en transplantation.