Ce incident a marqué le neuvième vol d’essai de la fusée, et il représente le troisième échec catastrophique consécutif enregistré cette année.
Ce dernier échec soulève des interrogations pressantes.
Faut-il vraiment compter sur ce vaisseau pour réaliser l’ambition humaine d’explorer le système solaire ? Ou bien cet échec est-il le signe de problèmes plus profonds au sein du programme dans son ensemble ?Depuis plus d’une décennie, le programme Starship d’Elon Musk chez SpaceX est en développement.
Ce projet ambitieux a subi de nombreuses révisions tant sur le plan de ses objectifs que de sa conception.
La fusée Starship repose sur les moteurs Raptor conçus par SpaceX, intégrés dans un système multi-étagé.
Dans ces systèmes, plusieurs blocs, chacun équipé de son propre moteur et de réserves de carburant, sont essentiels pour quitter l’orbite terrestre et atteindre la Lune, Mars et au-delà.
L’innovation clé réside dans la capacité de la fusée à se poser et à être réutilisée, une démarche qui a déjà fonctionné avec les véhicules Falcon 9 de l’entreprise.
Les premiers essais de Starship remontent à 2018, avec des vols à basse altitude qui ont connu un certain succès.
Cependant, les tests subséquents ont été entachés de nombreux problèmes, totalisant quatre échecs complets, deux échecs partiels et trois réussites.
Lors du dernier vol, alors que Starship entrait dans l’atmosphère, l’un de ses 13 moteurs a échoué à s’allumer, provoquant une détonation de l’un des boosters et un contrôle total de la fusée.
L’engin s’est finalement désintégré au-dessus de l’océan Indien, laissant derrière lui une pluie de débris.
En raison de ces incidents répétés, la portée de l’impact environnemental du programme demeure difficile à évaluer.
Le coût financier de chaque vol d’essai s’élèverait, selon des estimations de Musk, entre 50 et 100 millions de dollars.
Mais l’impact sur l’environnement est encore plus complexe à mesurer.
Des événements tels qu’un vol raté en 2023 ont provoqué des tremblements à Port Isabel, au Texas, où les habitants ont fait état de leurs craintes face aux débris retombant et ont dû faire face aux désagréments d’un nettoyage imposé par ces incidents.
De plus, SpaceX a été pénalisé par l’Environmental Protection Agency américaine pour plusieurs rejets d’eau polluée dans les voies navigables, tandis que des fermes de lancement ont été épinglées pour des violations de sécurité.
Alors que la Federal Aviation Administration (FAA) avait initialement permis à SpaceX d’effectuer jusqu’à cinq lancements Starship par an, ce nombre a été porté à 25 ce mois-ci.
Cette expansion pose la question de la marge d’erreur acceptable lors de lancements, particulièrement dans un contexte où tant de choses peuvent mal tourner.
Bien qu’il soit évident que le développement de nouvelles technologies spatiales comporte des risques inhérents, il y a un besoin urgent de réfléchir à ces succès et échecs à travers l’histoire des programmes spatiaux.
Si l’on examine les taux de réussite des programmes antérieurs, comme ceux du Saturn V ou du Falcon 9, la situation actuelle de Starship apparaît préoccupante.
Il est important de reconnaître que, bien que Starship vise des objectifs ambitieux, le nombre d’échecs consécutifs suscite des inquiétudes.
Les ambitions de Musk de multiplier les vols tests alors que des problèmes persistent soulèvent un dilemme moral : jusqu’où sommes-nous prêts à aller dans la quête de l’exploration spatiale, en tenant compte de l’impact environnemental sur notre propre planète ?