Analyse approfondie de la propagation du virus de la fièvre porcine africaine en Europe
Une recherche menée par des scientifiques en biologie et en évolution des génomes révèle que le virus africain de la fièvre porcine, présent en Europe, n’est pas le résultat d’une introduktion récente.
Au contraire, les résultats indiquent que ce virus est en circulation dans la région depuis 2007.
La flambée actuelle de cas semble être en partie due à des déplacements humains, qui entraînent la propagation du virus sur de plus grandes distances.
L’article, intitulé "Exploitation des génomes d’ADN viral pour explorer l’histoire de la dispersion des lignées de génotype II de la fièvre porcine africaine en Europe", met en lumière ces nouvelles découvertes.Le virus de la fièvre porcine africaine, un agent pathogène à ADN très virulent, cause une maladie hémorragique sévère touchant aussi bien les porcs domestiques que les sangliers.
Cette maladie se traduit par des taux de mortalité élevés, engendrant d’importantes pertes économiques pour l’industrie porcine.
Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, cette épidémie a occasionné environ 2,1 milliards de dollars de pertes économiques directes au cours des 17 dernières années.
Les conséquences sont particulièrement dramatiques pour les petites et moyennes exploitations, qui ont été particulièrement touchées, entraînant des transformations notables sur les marchés agricoles, notamment en Chine.
Actuellement, aucun vaccin largement accessible n’existe contre ce virus.La propagation de ce virus, initialement limité à l’Afrique subsaharienne, s’est désormais étendue à plusieurs régions du monde, y compris l’Europe, l’Asie, le Pacifique et même les Caraïbes.
En 2024, l’Organisation mondiale de la santé animale a rapporté des épidémies dans sept pays européens, avec plus d’un million de porcs perdus depuis 2022.
Les chercheurs, en se basant sur dix échantillons de porcs domestiques et de sangliers récoltés en Lituanie entre 2016 et 2019, ont généré des séquences complètes du génome du virus.
Ces séquences ont permis d’élargir une base de données existante sur le génotype II, facilitant ainsi l’analyse de la dispersion du virus à travers le continent.Les résultats montrent qu’il existe un ancêtre commun entre le génotype II présent en Europe et ceux circulant en Afrique, sans preuves d’échanges viraux récents entre les deux continents.
Les séquences de virus en Europe s’avèrent être étroitement interconnectées, impliquant des pays comme la Pologne, la Lituanie, l’Ukraine et l’Allemagne comme acteurs clés dans la propagation régionale.
Christopher Netherton, l’auteur principal de l’étude, souligne l’importance de ces travaux : "Le virus de la fièvre porcine africaine demeure une menace sérieuse pour les populations de porcs domestiques et de sangliers en Europe.
Chaque génome analysé nous aide à améliorer notre compréhension de la dynamique du virus." Ces révélations mettent en exergue la nécessité de renforcer les mesures de surveillance et de contrôle pour protéger l’élevage porcin en Europe, tout en continuant à explorer des solutions potentielles, y compris le développement d’un vaccin efficace.