Des recherches récentes mettent en lumière un phénomène préoccupant : les entreprises sont souvent amenées à violer les réglementations environnementales lorsque les dirigeants financiers, en particulier les directeurs financiers (CFO), affichent une confiance excessive dans leurs capacités.
Cette étude, qui a analysé le comportement de près de 600 sociétés américaines sur une période de 17 ans, met en évidence que ces infractions peuvent avoir des conséquences néfastes sur la performance à long terme des entreprises, notamment en ce qui concerne leurs notations de crédit.
En revanche, les entreprises situées dans des États où des lois obligent à considérer les intérêts de toutes les parties prenantes, et non seulement ceux des actionnaires, semblent mieux se prémunir contre de telles violations et, par conséquent, préserver leur santé financière.L’enquête a été menée par des chercheurs des universités d’East Anglia, Heriot-Watt, Coventry, Bangor et Aberdeen au Royaume-Uni.
Contrairement à des études antérieures qui se sont principalement concentrées sur les PDG, cette recherche a porté un éclairage particulier sur les directeurs financiers, en tant qu’influenceurs clés des décisions stratégiques.
Publiés dans la revue European Management Review, les résultats soulignent que la personnalité des CFOs, en particulier lorsqu’elle se manifeste par une confiance démesurée, peut conduire à des décisions risquées qui nuisent tant à l’environnement qu’à la performance de l’entreprise.
Les auteurs de l’étude soulignent également que certaines législations étatiques peuvent contribuer à atténuer ces risques, en encourageant un comportement plus responsable et moins axé sur le court terme.En considérant l’impact significatif de la confiance excessive des dirigeants sur les décisions environnementales, les chercheurs soutiennent qu’il est essentiel de renforcer les systèmes de contrôle interne et d’encourager la participation active de toutes les parties prenantes dans le processus décisionnel.
Dans ce contexte, une réglementation adéquate pourrait non seulement renforcer la confiance des investisseurs, mais aussi compenser une tendance de gestion potentiellement néfaste, motivée par une vision à court terme.
L’étude conclut que les intérêts des parties prenantes — y compris les employés, clients et communautés locales — sont souvent en danger lorsque des biais cognitifs influencent la direction des entreprises, rendant cruciale la nécessité d’établir des incitations managériales qui promeuvent des comportements éthiques et responsables.