Dargan Shelter : Découverte Archéologique dans les Montagnes Bleues
Situé à une altitude de 1 073 mètres, Dargan Shelter se présente comme un ancien refuge rocheux aux allures d’un vaste amphithéâtre.
En replongeant 20 000 ans en arrière, à l’époque de la dernière période glaciaire, on se représente les Montagnes Bleues, dont les sommets étaient dépouillés d’arbres, entièrement recouverts de neige et de glace.
À première vue, cet environnement hostile pourrait sembler inhospitalier pour l’être humain.
Cependant, des recherches récentes publiées dans Nature Human Behavior révèlent que ce site a été occupé par des groupes humains, même durant les périodes les plus froides de cette ère.
Grâce à des fouilles archéologiques approfondies, nous disposons désormais des premières preuves d’une occupation à haute altitude en Australie, plaçant les Montagnes Bleues au rang de paysage périglaciaire d’une importance archéologique considérable.Dargan Shelter n’est pas seulement un point géographique ; c’est un lieu chargé de valeurs culturelles, tant tangibles qu’intangibles, pour les peuples autochtones.
Depuis des milliers d’années, ces communautés ont partagé des connaissances et des expériences qui font écho à leur lien ancestral avec la terre.
Notre équipe, consciente de ce riche héritage, a choisi ce site stratégiquement situé sur une ancienne voie de migration autochtone.
Le caractère non perturbé de ses dépôts archéologiques nous permet de comprendre les pratiques et les modes de vie de ceux qui l’ont occupé, en reliant des artefacts à des couches stratigraphiques.
En entrant sur le site, nous avons rendu hommage à nos ancêtres, renforçant ainsi notre connexion spirituelle aux histoires qui nous unissent.
En observant des lyrebirds chantant à proximité, le moment est devenu poétique, comme si ces créatures faisaient le lien entre le passé et le présent, illustrant l’importance de la culture et de l’histoire à travers l’art de la performance.Découvertes Révélatrices et Perspectives Culturelles
Nos fouilles ont mis au jour 693 artefacts en pierre, dont 117 flocons de couches datant de plus de 16 000 ans, ainsi qu’une gamme d’art rupestre, comprenant des pochoirs de main et d’avant-bras.
La datation des charbons de bois retrouvés suggère une occupation continue du refuge entre 22 000 et 19 000 ans.
Ce qui est particulièrement fascinant, c’est que parmi les outils découverts, certains proviennent de régions éloignées, comme les grottes de Jenolan et Hunter Valley, indiquant que ces groupes humains entretenaient des relations complexes à travers le paysage.
La présence d’une dalle de broyage, datant de 13 000 ans, et d’une enclume en basalte utilisée pour la préparation de nourriture, témoigne d’un mode de vie riche et interconnecté.Les Montagnes Bleues, reconnues comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2000, ont désormais la possibilité d’inclure également leur patrimoine culturel, aux côtés de leur biodiversité inestimable.
Les recherches en cours mettent en lumière l’importance stratégique de cette région pour les peuples autochtones, qui y ont vécu, prospéré et tissé des réseaux sociaux pendant des millénaires.
En reconstruisant les histoires et les rituels associés à ce paysage, nous renforçons notre identité culturelle et nos liens communautaires, tout en respectant et préservant cet héritage pour les générations futures.
Les résultats de cette recherche ne se limitent pas à l’Australie ; ils s’alignent également avec des données mondiales sur l’occupation humaine dans les environnements à haute altitude, révélant ainsi un chapitre nouveau et essentiel dans l’histoire de l’humanité.