Cependant, la commercialisation de l’ivoire de mammouth, qui est encore légale, pose un problème de distinction entre les deux types d’ivoire, rendant difficile pour les non-initiés de faire la différence.
Cette situation ouvre une porte aux braconniers et aux marchands d’ivoire illégal, qui peuvent exploiter cette ambiguïté pour masquer leurs activités illégales.
Dans ce contexte, l’analyse isotopique stable émerge comme une solution prometteuse pour détecter l’ivoire d’éléphant de manière rapide et efficace.
Selon le Dr Pavel Toropov de l’Université de Hong Kong, ces analyses permettent de différencier les ivoires, car les mammouths et les éléphants habitent des environnements distincts, ce qui se reflète dans les signatures isotopiques de leur eau de consommation.
Des études ont montré que les isotopes d’hydrogène et d’oxygène fournissent des informations critiques pour cette distinction, tandis que d’autres éléments, comme le carbone et l’azote, peuvent présenter des chevauchements.
Ainsi, les résultats promettent d’en faire un outil utile pour contrer le commerce illégal d’ivoire tout en offrant un moyen de dépistage rapide avant de procéder à des analyses plus coûteuses et longues.
Les chercheurs ont réalisé des tests sur 79 échantillons d’ivoire, en évaluant les rapports isotopiques de plusieurs éléments.
Les résultats révèlent une séparation significative entre les signatures isotopiques de l’ivoire d’éléphant et de mammouth, surtout pour l’oxygène et l’hydrogène.
Malgré la nécessité de recherches complémentaires pour mieux comprendre d’autres variables, cette méthode pourrait servir de première ligne de défense, permettant aux autorités de filtrer rapidement les échantillons suspects.
Ainsi, en cas de détection d’une signature d’ivoire d’éléphant, des méthodes plus poussées pourraient être déployées pour confirmer sa nature illégale.
Les scientifiques espèrent que cette approche sera adoptée à grande échelle afin de freiner le commerce illégal de l’ivoire, garantissant ainsi la protection des éléphants pour les générations futures.