Depuis plusieurs années, la police américaine a recours à des officiers spécialement formés pour détecter la conduite sous l’influence de drogues, notamment de la marijuana.
Toutefois, un éditorial récent du Journal of Studies on Alcohol and Drugs (JSAD) soulève des préoccupations quant à la validité scientifique des méthodes employées par ces officiers.
Alors que la légalisation de la marijuana progresse dans divers États, la nécessité d’instruments fiables pour évaluer la déficience liée à son usage devient de plus en plus pressante.
Contrairement à la détection de l’alcool, qui peut être mesurée objectivement grâce à des tests d’haleine, il n’existe pas d’équivalents scientifiques adaptés pour analyser la présence de THC dans l’organisme et son lien avec la conduite.Les pratiques actuelles de détection reposent sur des critères subjectifs : les tests réalisés sur le terrain ainsi que les évaluations élaborées par des agents formés comme experts en reconnaissance de drogues (DRE).
Ces agents suivent une méthodologie standardisée qui inclut des épreuves physiques, des vérifications de la tension artérielle et du pouls, ainsi que des analyses de la réaction des pupilles et du mouvement des yeux.
Bien que cette approche puisse sembler rigoureuse, elle n’est pas fondée sur des données probantes fiables, comme l’indique William J.
McNichol, professor à la Rutgers University.
Les recherches disponibles suggèrent que les résultats des tests DRE ne sont pas significativement plus valables que si l’on tirait au sort.
Malgré ces limites, les programmes DRE sont soutenus financièrement par le gouvernement fédéral, et plus de 8000 agents DRE œuvrent à travers le pays.
McNichol souligne que le besoin d’une méthodologie scientifique validée pour évaluer la conduite sous l’influence de la marijuana est d’autant plus crucial à l’époque actuelle.La situation soulève l’importance des collaborations entre les autorités policières et les chercheurs indépendants dans le champ de la toxicologie.
Thomas D.
Marcotte et Robert L.
Fitzgerald, du Center for Medicinal Cannabis Research à l’Université de Californie à San Diego, encouragent ces partenariats comme voie vers le développement d’outils plus fiables pour identifier les conducteurs dont les facultés sont altérées par le cannabis.
Ils insistent sur le fait que le financement de telles recherches pourrait être soutenu par les revenus générés par les ventes légales de marijuana, un moyen existant pour faire progresser la recherche nécessaire à la sécurité routière.
Ainsi, il devient essentiel d’allouer judicieusement ces fonds pour garantir des méthodes de détection qui soient à la fois rigoureuses et justes, en réponse à un paysage législatif en pleine évolution.