Changements dans la population humaine et leurs impacts sur la biodiversité
Depuis 1970, la perte de la biodiversité a été alarmante, avec une réduction de 73 % de la faune mondiale, tandis que la population humaine a doublé, atteignant 8 milliards d’individus.
Cette corrélation entre croissance démographique et diminution du nombre d’espèces n’est pas fortuite.
Les recherches indiquent que l’expansion des zones urbaines et les transformations des terres agricoles ont un impact direct sur les écosystèmes.
Cependant, un tournant pourrait s’amorcer, car selon les prévisions de l’ONU, la population dans 85 pays, notamment en Europe et en Asie, devrait diminuer d’ici 2050.
Une telle tendance pourrait être perçue comme une opportunité pour l’environnement, suscitant des discussions sur le potentiel d’un « dividende de dépeuplement » où la nature pourrait bénéficier d’une réduction de la pression humaine.Des pays comme le Japon, qui a amorcé ce dépeuplement, sont devenus des laboratoires pour comprendre les impacts de cette dynamique démographique sur la biodiversité.
En coopération avec des chercheurs, nous avons analysé les données collectées par des citoyens scientifiques, portant sur 1,5 million d’observations d’espèces sur 158 sites au Japon.
Ces données englobent des zones boisées, agricoles et périurbaines et nous ont permis d’évaluer les effets de la baisse de la population sur la diversité biologique.
Nous avons constaté que la biodiversité continue de décliner dans la plupart des zones étudiées, indépendamment du changement démographique.
Il semblerait qu’une stabilisation de la population ait des effets bénéfiques sur la biodiversité, mais le vieillissement et la diminution des populations locales posent un risque similaire à ceux des zones déjà touchées par la perte de biodiversité.Les défis de la dépopulation et les pistes d’action
Malgré les apparences, la dépopulation ne conduit pas nécessairement à une amélioration de la santé des écosystèmes.
Certaines espèces peuvent prospérer, mais souvent, ce sont des espèces non natives qui créent de nouveaux problèmes, comme l’invasion de terres agricoles par des plantes envahissantes.
De plus, la présence de bâtiments vacants et d’infrastructures sous-utilisées accentue la complexité de la situation.
Bien que près de 15 % des logements au Japon soient désormais considérés comme des maisons vides, la construction de nouvelles habitations ne ralentit pas, exacerbant la pression sur les habitats naturels.Pour tirer parti de cette dépopulation de manière constructive, il est essentiel de gérer activement la restauration de la biodiversité, notamment dans les zones touchées par une diminution des populations.
Des initiatives de revitalisation écologique doivent être mises en place, où les autorités locales pourraient acquérir le pouvoir de transformer les terres inutilisées en espaces de conservation gérés au niveau communautaire.
L’érosion de la nature représente un risque systémique pour la stabilité économique, et il est crucial que les gouvernements prennent des mesures responsables face aux défis écologiques actuels.
La dépopulation, si elle est bien gérée, pourrait réduire certains des problèmes environnementaux les plus pressants au monde, mais cela nécessitera des efforts coordonnés pour assurer que ces occasions ne soient pas manquées.