Cette évolution fait suite à une promesse faite par le président Donald Trump d’abroger l’amendement Johnson, qui interdit aux organisations caritatives à but non lucratif de s’engager dans des campagnes politiques.
Il est important de noter que la nouvelle décision ne représente pas une abolition de cet amendement, mais plutôt une réinterprétation de la réglementation en place.
Le président de la Chambre, Mike Johnson, a salué ce changement, soutenant une idée largement partagée parmi certains conservateurs : la Constitution ne nécessite pas une séparation stricte entre l’Église et l’État.
Dans un éditorial publié en juillet sur la plateforme sociale X, il a déclaré que Thomas Jefferson, auteur de la phrase emblématique sur la séparation des Églises et de l’État, n’avait pas pour but d’empêcher l’influence religieuse sur les affaires gouvernementales.
Au contraire, il souhaitait protéger l’Église des ingérences étatiques, indiquant ainsi une interprétation favorable à des liens plus étroits entre les institutions religieuses et l’appareil gouvernemental.
De plus, plusieurs responsables politiques dans des États à tendance conservatrice ont remis en question des pratiques de longue date concernant la laïcité, en introduisant des prières et des textes sacrés dans les écoles publiques, tout en cherchant à garantir un financement gouvernemental pour les établissements scolaires religieux.
Ces initiatives font partie d’une vision plus large, défendue par de nombreux penseurs conservateurs, selon laquelle une coopération renforcée entre la religion et l’État pourrait contribuer à fortifier le tissu social des communautés.
Toutefois, cette dynamique suscite des inquiétudes, certains critiques évoquant des implications potentiellement problématiques pour la séparation des pouvoirs, telle que stipulée dans le premier amendement de la Constitution.
En effet, des études ont montré que l’engagement du gouvernement dans les affaires religieuses pourrait paradoxalement entraîner une baisse de la participation religieuse, contredisant ainsi l’idée que de tels liens renforceraient les croyances.
Des recherches récentes ont révélé que lorsque les institutions religieuses reçoivent un soutien gouvernemental, cela peut réduire la légitimité perçue de ces institutions, nuire à la confiance des fidèles et même dissuader les dons et la participation communautaire.
En observant des nationaux tels que la Suède et les Pays-Bas, qui ont connu une séparation claire entre religions dans les institutions publiques, on constate des taux de religiosité remarquablement faibles, suggérant que l’indépendance des institutions religieuses pourrait être cruciale pour maintenir une forte base de fidèles.
Ainsi, le débat sur l’implication du gouvernement dans les affaires religieuses est loin d’être simple.
Il soulève des questions fondamentales sur les conséquences à long terme d’une telle collaboration sur la nature même de la pratique religieuse et sur la vitalité des croyances dans des sociétés censées être pluralistes et démocratiques.
Le temps nous dira si les efforts visant à établir des liens plus étroits entre les institutions religieuses et le gouvernement auront l’effet escompté, mais l’histoire suggère que ces initiatives comportent également des risques considérables.