En plantant davantage d’arbres d’ombrage dans les exploitations agricoles, en particulier dans les régions qui produisent 60 % du cacao mondial, il serait possible d’augmenter la séquestration du carbone et d’améliorer l’environnement.
Le Dr Wilma Blaser-Hart et le Dr Simon Hart, experts en environnement et conservation, ont utilisé des images satellites et des techniques d’apprentissage automatique pour analyser les fermes de cacao en Afrique de l’Ouest.
Leur étude, publiée dans Nature Sustainability, met en lumière le fait que le cacao, qui pousse naturellement sous ombrage dans les forêts tropicales, est souvent cultivé en plein soleil dans les systèmes agricoles modernes de monoculture.
Ce changement entraîne une diminution des bénéfices environnementaux que peuvent offrir les arbres d’ombrage.
L’étude révèle que la couverture actuelle des arbres d’ombrage dans la production de cacao au Ghana et en Côte d’Ivoire est d’environ 13 %, un chiffre bien en deçà du potentiel escompté.
Les chercheurs estiment qu’un minimum de 30 % de couverture arborée pourrait permettre de séquestrer jusqu’à 10,2 millions de tonnes de CO2 équivalent par an dans les deux pays.
Cette initiative ne se limite pas à la seule séquestration du carbone ; elle contribuerait également à la biodiversité, à l’amélioration de la fertilité des sols, et à la régulation de la température, tout en réduisant la pression des parasites et des maladies.
Cependant, il est important de souligner que bien que l’agroforesterie puisse considérablement atténuer les émissions de gaz à effet de serre, elle ne doit en aucun cas se substituer à la protection des forêts naturelles, qui demeure une priorité essentielle.
Ce type de stratégie pourrait également être appliqué à d’autres régions productrices de cacao à travers le monde, comme en Amérique du Sud et en Asie, offrant ainsi une solution durable à la problématique des émissions élevées liées à la production agricole.