Ils ont mis au point une nouvelle technique de modification génétique des peupliers qui ne nécessite pas l’ permanente d’ADN étranger dans le génome des arbres.
Ce développement pourrait considérablement faciliter et accélérer l’acceptation et l’utilisation des arbres dont le génome a été édité dans les secteurs de la foresterie et de l’économie bio-basée.
Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans la revue scientifique « New Phytologist ».La méthode innovante utilisée par les scientifiques repose sur un processus appelé transformation transitoire, au cours duquel ils utilisent Agrobacterium tumefaciens, une bactérie fréquemment utilisée en biotechnologie végétale, pour introduire les molécules CRISPR dans les cellules de peuplier.
Contrairement aux techniques habituelles, où le système d’édition génique CRISPR est intégré dans l’ADN de la plante de façon permanente, cette approche permet à CRISPR de réaliser des modifications ciblées puis de disparaître sans laisser de trace.
Cette avancée est particulièrement précieuse pour les peupliers qui mettent de nombreuses années à atteindre maturité, rendant les méthodes traditionnelles d’élimination de l’ADN étranger peu pratiques et risquées pour la conservation des traits désirés.
Pour vérifier que l’ADN de CRISPR avait été entièrement éliminé, l’équipe de recherche a utilisé une technique de séquençage du génome à lecture longue, assurant ainsi que les arbres modifiés peuvent être considérés comme non transgéniques et potentiellement conformes à de futures régulations européennes.Le Dr Lennart Hogenaert, premier auteur de l’étude, a constaté que près de la moitié des pousses de peuplier régénérées ne contenaient aucun ADN étranger, marquant un pas significatif vers le traitement de ces arbres modifiés comme des variétés conventionnelles.
Le professeur Wout Boerjan, qui a mené l’étude, explique que cette méthode non seulement simplifie les procédures réglementaires, mais ouvre également la voie à la création d’arbres plus robustes et résistants aux changements climatiques, offrant des avantages substantiels tant pour l’environnement que pour l’économie durable.
Cette avancée est un exemple brillant de comment la science moderne peut contribuer à une gestion forestière responsable et à la promotion d’une économie bio-innovante.