Crise de la Gestion du Fumier et Solutions Innovantes
Les agriculteurs font face à des contraintes strictes imposées par des réglementations environnementales qui limitent la quantité de fumier qu’ils peuvent épandre sur leurs terres.
Paradoxalement, pour compenser ce manque, beaucoup se tournent vers les engrais synthétiques, engendrant ainsi un surplus de fumier, tout en perdant des nutriments essentiels.
Marrit van der Wal, chercheuse spécialisée dans ce domaine, s’efforce de trouver une solution circulaire qui permettrait de séparer et de réutiliser l’azote et le potassium présents dans le fumier, afin de les rendre à nouveau accessibles pour l’agriculture.Dans le cadre de sa thèse de doctorat, Van der Wal a un objectif clair : améliorer les pratiques agricoles pour résoudre les problèmes environnementaux croissants.
Originaire de Friesland, où l’agriculture est profondément ancrée dans la culture locale, elle a décidé de se pencher sur cette problématique après avoir pris connaissance des enjeux auxquels font face les agriculteurs.
Son projet de recherche la conduit à déménager dans le sud des Pays-Bas, où elle s’engage à apporter des solutions concrètes.Des Défis Écologiques à la Recherche de Solutions Durables
Les défis auxquels fait face le secteur de l’agriculture aujourd’hui sont nombreux et complexes.
Le fumier, bien qu’il soit source de nutriments essentiels tels que l’azote, le phosphate et le potassium, peut causer des dommages écologiques lorsqu’il est utilisé en excès.
Cette situation entraîne des dégradations environnementales, telles que la pollution des eaux souterraines, favorisant la prolifération d’algues nuisibles et la souffrance de la faune aquatique.
En Europe, et plus particulièrement aux Pays-Bas, le nombre élevé d’animaux par rapport à la superficie des terres agricoles génère un surplus de fumier qui doit être soit exporté, soit traité, engendrant des coûts supplémentaires pour les agriculteurs.Ce dilemme se traduit par un véritable paradoxe : alors que les agriculteurs luttent pour se débarrasser d’un surplus de fumier, ils sont contraints de faire appel à des engrais synthétiques pour compenser les manques en azote et en potassium.
Ces engrais, souvent produits par des procédés à haute consommation énergétique, émettent des gaz à effet de serre, exacerbant ainsi les problèmes environnementaux.
Van der Wal souligne l’inefficacité de ce cycle.
En parallèle, le traitement du fumier pour en extraire ses nutriments constituerait une avancée significative vers une agriculture plus circulaire, où les déchets sont transformés en ressources.Une Approche Active sur le Terrain
Pour garantir que sa recherche soit pertinente et efficace, Van der Wal a plongé dans la réalité du terrain, visitant régulièrement une entreprise de traitement de fumier.
Ces visites lui permettent non seulement de collecter des échantillons réels, mais aussi de dialoguer avec les acteurs du secteur sur les difficultés rencontrées.
Son travail repose ainsi sur une méthodologie expérimentale, visant à séparer l’azote et le potassium en fractions distinctes, permettant une application plus précise de ces nutriments.La mise au point de cette technologie pourrait révolutionner la manière dont les agriculteurs gèrent les nutriments, leur permettant d’ajuster les doses en fonction des conditions spécifiques de leurs cultures et des types de sols.
Van der Wal se montre optimiste quant à l’avenir.
De plus en plus d’agriculteurs semblent prêts à adopter ces nouvelles pratiques pour rendre leurs opérations non seulement conformes aux exigences réglementaires, mais également plus durables à long terme.
En effet, pour parvenir à une agriculture durable, il est primordial d’opérer une transition vers des systèmes permettant la circulation des nutriments plutôt que leur gaspillage.