Des recherches récentes ont révélé que de nombreux membres de cette communauté subissent des discriminations qui ont un impact majeur sur leur expérience de vie commune.
Certains d’entre eux, pour éviter un environnement hostile, préfèrent choisir de dormir à la belle étoile plutôt que de partager un logement avec des colocataires discriminatoires.
Ces résultats mettent en lumière les difficultés persistantes auxquelles sont confrontés les individus LGBTIQ+ et les dilemmes qu’ils doivent résoudre lorsqu’il s’agit de leur condition de vie.
En Nouvelle-Zélande, bien que le nombre exact de personnes vivant dans des arrangements de logement partagé soit difficile à déterminer, le recensement de 2023 a indiqué que 17,2 % des ménages, soit environ 293 244 foyers, participent à ce type de regroupement.
Les conditions du logement partagé contribuent à accroître l’instabilité dans un marché locatif déjà volatile, où la durée de location médiane est d’environ 25 mois.
De plus, beaucoup de ces individus ne sont pas nommés sur les contrats de location, ce qui les rend encore plus vulnérables aux expulsions par leurs colocataires.
Parmi 900 membres de la communauté LGBTIQ+ âgés de plus de 16 ans interrogés dans le cadre de notre étude, 33 % ont révélé vivre dans un cadre de colocation.
Ce groupe est souvent composé de jeunes et d’individus non binaires, représentant ainsi une tranche de la population particulièrement touchée par les difficultés financières et les risques d’instabilité.
Un tiers des participants à l’enquête a également mentionné avoir connu l’itinérance à un moment donné de leur vie, soulignant ainsi la précarité à laquelle ils sont confrontés.
Un autre résultat préoccupant de notre étude est que plus de la moitié des colocataires LGBTIQ+ ont déclaré avoir subi une forme de discrimination dans leur cadre de vie.
Pour 23,8 % d’entre eux, ces actes de discrimination provenaient directement de leurs colocataires.
Des témoignages poignants révèlent l’impact émotionnel de ces expériences, comme celui d’un participant qui a dû changer de logement suite à des remarques homophobes d’un colocataire.
De plus, l’inquiétude ne se limite pas seulement à la relation avec les colocataires, mais concerne également les visiteurs qui peuvent créer une atmosphère hostile.
Ce climat de peur et d’insécurité pousse de nombreux membres de la communauté à envisager le déménagement, souvent sans option choisie, car certains se sont vus expulsés en raison de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle.
Il est essentiel de noter que les protections disponibles pour les colocataires restent faibles.
Ceux qui ne sont pas inclus dans un bail formel n’ont guère de droits légaux en tant que locataires, ce qui les expose à une vulnérabilité accrue.
Renforcer les lois relatives à la location pourrait permettre d’établir des conditions plus sûres pour les colocataires, régulant ainsi les termes de leur cohabitation et garantissant une meilleure protection pour tous ceux vivant sous un même toit.
Notre étude met donc en exergue l’urgente nécessité d’adapter les législations en faveur des droits de la communauté LGBTIQ+ dans le cadre du logement, afin de réduire les discriminations et améliorer leur qualité de vie.