Une Étude Révèle les Mécanismes de Contamination à l’Uranium dans l’Est du Karnataka
Une recherche récemment publiée dans la revue Environmental Science & Technology, dirigée par des scientifiques de la Columbia University Mailman School of Public Health, met en lumière les causes géologiques de la contamination par l’uranium dans l’est du Karnataka, en Inde.
Cette région est confrontée à un problème alarmant, avec 78 % des eaux souterraines testées dépassant les normes de consommation fixées par les États-Unis, certaines présentant des niveaux de contamination jusqu’à 75 fois plus élevés que les seuils approuvés par l’EPA.
Cette exposition à l’uranium pose des risques significatifs pour la santé, pouvant affecter les reins, les os et le foie, tout en restant souvent non détectée, ce qui alerte sur l’importance d’une surveillance adéquate.L’étude révèle que l’uranium devient particulièrement mobile dans certaines conditions souterraines, une découverte qui pourrait faciliter la gestion de cette menace pour la santé publique.
Plus de 25 millions de personnes dépendent des eaux souterraines pour plus de 70 % de leur approvisionnement en eau potable.
Les résultats de cette recherche pourraient conduire à des interventions spécifiques telles que le choix stratégique des sites pour les puits ou des traitements ciblés des puits contaminés.
En collaboration avec le DIVECHA Center for Climate Change, l’Indian Institute of Science et l’Institut indien de technologie de Jodhpur, l’équipe a mené des analyses isotopiques avancées pour retracer l’origine de l’uranium et suivre son mouvement dans les aquifères associés à des formations rocheuses.
En cartographiant les conditions géologiques influençant le comportement de l’uranium, les chercheurs ont mis en évidence l’importance de comprendre ces interactions pour protéger les communautés vulnérables.Les Implications des Résultats et la Nécessité d’une Surveillance Renforcée
La recherche met particulièrement en avant que la contamination par l’uranium est accentuée dans des « environnements oxydants », où l’uranium se dissout dans l’eau, rendant le risque de contamination plus élevé.
En revanche, des zones de réduction peuvent naturellement empêcher cette dissolution, préservant ainsi la qualité de l’eau potable.
Comme l’a souligné l’auteur principal, Arijeet Mitra, ces informations nouvelles vont au-delà de la simple détection de la présence d’uranium et permettent de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents, ainsi que le comportement de cette substance à long terme.
Cela pourrait servir de guide pour mettre en œuvre des interventions visant à protéger la santé de millions de personnes à risque.Enfin, les chercheurs insistent sur l’urgence d’établir un réseau de surveillance robuste et à long terme pour suivre les niveaux de contamination par l’uranium et les changements environnementaux qui en découlent.
En effet, la dynamique de déplacement de l’uranium dans les eaux souterraines dépend de l’oxydation de l’eau, un facteur crucial à prendre en considération lors de la gestion des ressources en eau.
Ce travail constitue donc une avancée significative vers une compréhension approfondie des processus géochimiques à l’œuvre dans l’est du Karnataka et offre un modèle applicable à d’autres régions pouvant faire face à des problèmes similaires de contamination naturelle de l’uranium.