Une Vision Revisée de l’Hippophagie en Hongrie Médiévale
Au début du XIIIe siècle, une illustration, probablement déformée, représente une cérémonie de royauté irlandaise « païenne », où le roi s’immergeait dans le sang d’une jument avant de rompre le pain avec ses dignitaires.
Cette pratique incarne non seulement des rituels anciens mais aussi les complexités culturelles d’une époque charnière.
Dans un contexte similaire, l’analyse archéologique des restes de chevaux en Hongrie médiévale révèle une continuité troublante dans la consommation de viande de cheval, longtemps après que le pays ait adopté le christianisme en l’an 1000.
Cela remet sérieusement en question le récit historique dominant qui attribue la diminution de l’hippophagie à des raisons religieuses.
En se penchant sur ces vestiges, les chercheurs détectent que l’idée selon laquelle le christianisme aurait créé un tabou autour de la consommation de viande de cheval était excessivement simpliste, voire erronée.Les données montrent qu’en réalité, la consommation de cette viande a perduré bien plus longtemps que prévu, avec des échantillons archéologiques révélant que, sur certains sites ruraux, les restes de chevaux représentaient jusqu’à un tiers des déchets alimentaires identifiables.
Cependant, cette pratique a commencé à décliner au cours du XIIIe siècle, en raison de l’invasion mongole qui, en dévastant la population locale, a également changé les dynamiques sociales et économiques.
Les Mongols, en introduisant de nouveaux groupes populaires plus urbanisés, ont modifié les habitudes alimentaires, favorisant des viandes plus adaptées à une agriculture sédentaire, comme le porc.
Ainsi, les conclusions des chercheurs László Bartosiewicz et Erika Gál révèlent que la décadence de l’hippophagie s’explique non pas par un changement de croyance spirituelle, mais plutôt par des transformations socio-économiques générées par des facteurs extérieurs.
Cela illustre à quel point l’archéologie peut nuancer et enrichir notre compréhension des récits historiques, souvent marqués par des préjugés culturels et des interprétations biaisées.